Rencontre avec Julianne Moore, méconnaissable dans « Wonderstruck »

Julianne Moore est à l’affiche de Wonderstruck (Le Musée des Merveilles), le film de Noël de l’année. Notre journaliste a pu s’asseoir à côté de l’icône de Hollywood le temps d’une interview éclair à New York. Par Tania Dierckx.

Wonderstruck de Todd Haynes, c’est l’adaptation d’un roman de Brian Selznick, auteur dont Martin Scorsese avait déjà transposé au cinéma les fabuleuses aventures d’Hugo Cabret. L’histoire? Celle de deux enfants qui, à deux époques différentes, débarquent à New York en quête de leur histoire familiale. Détail (d’importance): l’un et l’autre sont sourds. Les deux récits évoluent en parallèle: en noir et blanc pour Rose, petit fille des années 20; en couleurs pour Ben, jeune garçon des années 70. On comprend rapidement qu’il existe un lien entre les deux récits. La grande question étant de voir comment tout cela va se nouer...

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Dans Wonderstruck, vous interprétez deux personnages: une mère en colère et une gentille grand-mère. De laquelle vous sentez-vous la plus proche?

Je ne les considère pas comme ça (rires). Par ailleurs, j’ai toujours du mal à dire si je préfère tel ou tel personnage. Dans chaque rôle, je cherche l’élément auquel me connecter, de façon plus universelle que personnelle. La mère est-elle vraiment en colère? C’est une question de point de vue. Elle trouve le monde trop rude pour une gamine sourde, c’est pour ça qu’elle est si sévère. Elle veut protéger sa fille en la gardant à la maison. En 1927, les personnes sourdes étaient perçues comme lourdement handicapées et vivaient en marge de la société. La grand-mère, en 1977, considère les choses d’une toute autre façon; elle a l’esprit beaucoup plus ouvert.

Vous avez travaillé à plusieurs reprises avec Todd Haynes. Était-ce différent cette fois?

Non (rires). Quand on me demande: «Est- ce qu’après trois films, vous avez moins besoin de discuter?», je réponds: «Nous ne discutons jamais.» Causer n’est pas dans nos habitudes. À la lecture du script, je comprends ce qu’il veut. Nous avons des goûts similaires. Du coup, on n’a pas be- soin de beaucoup de mots. Et je reste bluffée par sa façon de diriger un film.

À propos de mots, pour votre rôle, vous avez dû apprendre la langue des signes...

En effet. Une coach est venue à la maison m’apprendre les bases. Mais je ne la pratique pas couramment: j’ai surtout répété le texte nécessaire pour le film. J’ai aussi fait des recherches de mon côté: j’ai lu des bouquins sur la surdité, j’ai communiqué avec des sourds... Et j’ai découvert tout un univers, un univers auquel nous, personnes entendantes, n’avons pas accès. Ce qui est dommage, en fait.

Vous avez notamment une scène très forte avec Millicent Simmonds, jeune actrice sourde de 13 ans.

Millie n’avait aucune expérience, mais ça ne se ressent à aucun moment. Un film est un medium visuel, cela demande beaucoup d’expressivité, chose dans laquelle elle excelle. C’est une véritable actrice, elle a un instinct, une présence, elle sait exactement ce qu’elle doit donner face à la caméra. Elle a été tout simplement stupéfiante. En fait, vous avez trois rôles dans ce film.

Quelles sont vos scènes favorites dans Wonderstruck?

Sans hésitation celles qui montrent l’arrivée des enfants à New York. Rose, qui l’aborde par bateau, voit tout à coup la ville et ses gratte-ciel surgir devant elle. Ben, lui, sort de la gare de Penn Station, remonte la rue et découvre une fabuleuse vue de New York. L’un et l’autre sont totalement éblouis. Et cela, Todd l’a magistralement mis en scène, à chaque époque... Ces images sont absolument magiques.

Wonderstruck est, d’une certaine façon, une déclaration d’amour à New York. Vous avez vécu un peu partout à tra- vers les États-Unis, aujourd’hui vous habitez ici: que représente New York pour vous?

C’est un endroit où l’on peut être et faire ce que l’on veut. Il y a tant de possibilités! La ville est tellement grande, diversifiée; des millions d’entreprises sont basées ici... Quoi qu’on fasse, les gens s’en fichent, personne ne vous juge, on peut vraiment y aller. En même temps, on a l’impression de vivre dans un village. Manhattan, par exemple, où j’habite, n’est pas si grand. J’y croise tout le temps les mêmes gens. C’est un lieu où je peux à la fois être dans l’anonymat et faire partie d’une communauté.

Moi, Julianne, je viens de Belgique. Connaissez-vous des acteurs belges?

Bien sûr! Je connais Matthias Schoenaerts. Il est adorable, tellement adorable. Nous jouons ensemble dans la nouvelle série de David O. Russel. J’ai fait sa connaissance il y a deux mois. C’est vraiment un type super.

Y a-t-il un rôle que vous rêvez d’interpréter?

Pas vraiment, je suis une exécutante, pas une créatrice. Quelqu’un d’autre doit créer le rôle. Une fois que je l’aurai interprété, je réaliserai que c’était le rôle dont je rêvais.

Retrouvez cette interview en intégralité dans le GAEL de janvier, disponible en librairie!

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