Prix littéraire Gael: l’avis du jury

À la recherche de lectures pour l’été? Et si vous vous laissiez inspirer par les jurés de choc du Prix GaelCette semaine, ils vous donnent leur avis sur Dieu surfe au Pays basque  d’Harold Cobert.

La sélection de juillet du Prix Gael propose 3 regards masculins bien distincts. Cette semaine, c’est celui que pose Harold Cobert sur la maternité que notre jury a découvert avec Dieu surfe au Pays basque. Qu’en ont-ils pensé?

Alexandre Seron
Avis: **

Cobert nous parle d’une histoire d’amour. Une histoire ordinaire de deux personnes normales. De la plage des débuts aux chemins de la suite. Routes et déroutes.

L’auteur prend parti: le "je" développera clairement un point de vue masculin. Les débuts. L’été. La rencontre. Les frissons. Les antécédents. La suite. La maternité. L’enfantement. Les peurs. Un regard original sur le couple. Sur les couples. Regard de l’auteur sur lui-même peut-être. Regard de nous-mêmes sur nos histoires d’amour. À mûrir et cogiter. Avec sourire et légèreté.

Delphine Motte
Avis: **

Sur la couverture, en petits caractère en bas il est mentionné: "le père interrompu".

Ces termes résument assez bien ce roman qui narre au travers des yeux d'un homme la vie conjugale et le désir d'un enfant. Un livre réaliste dans lequel on peut se retrouver aisément. Un livre de et sur la vie de tous les jours.

Le roman se lit facilement et est une agréable parenthèse dans notre quotidien. On plonge dans les bonheurs et tristesses de la vie d'un couple qui pourrait très bien être vos amis. Intéressant également d'avoir le regard d'un homme sur la maternité.

Catherine Hénaut
Avis: **

Sujet très intimiste et personnel d’un jeune couple à qui tout semble sourire mais qui va devoir faire face à la dure réalité d’une fausse couche et ses conséquences "banalisées" en milieu hospitalier.

C’est un récit dramatique vu par le futur père qui va mettre en exergue les souvenirs idylliques du couple et les épreuves du présent, qui ne croit pas aux signes, mais qui en fera son quotidien. Son incroyance le mène toutefois à franchir la porte d’une église pour invoquer celui qu’il hésite à nommer Dieu, mais sur qui il déverse sa rage de l’avoir abandonné.

L’évocation de sa rencontre avec celle qui deviendra sa femme, tout empreinte de légèreté et de bonheur, d’admiration, de respect et d’amour, contraste avec le passé de celle-ci, orpheline de son premier enfant mort quelques jours après sa naissance, et abandonnée par le père de ce dernier. La mère survit grâce au souvenir de ce fils disparu à qui elle confie désormais l’enfant qui devait naître.

Le texte est ponctué de références et de citations littéraires de Victor Hugo et n’est pas dénué de poésie.

Malgré son caractère agréable et drôle, le récit ne m’a ni captivée ni étonnée.

Nathalie Aubry
Avis: **

Ce livre se parcourt simplement comme un "cas vécu" qu’on lirait dans un magazine. À la différence qu’ici c’est le point de vue d’un homme, d’un père qui vit la fausse couche de sa femme.

L’auteur nous entraîne dans l’histoire de son couple où d’un heureux évènement, naît une douleur, tout cela avec beaucoup de tendresse, d’humour et de soleil.

J’ai été touchée par cette sensibilité, cette impuissance de la vie que ressent ce jeune mari et père, sur un sujet assez rare en littérature. Je ne recommanderais pas spécialement le livre vu le sujet sensible, mais comme il se lit rapidement, on peut l’inclure entre 2 gros romans d’été!

Anne Meyer
Avis: **

Un titre mystérieux Dieu surfe au Pays basque pour une histoire qui l'est beaucoup moins. Un futur père, entre l'euphorie et l'abattement, décrit la grossesse de sa femme, victime -pour la seconde fois – d'une fausse couche.

Entre la joie d'être père et la tristesse de la perte de son enfant, le héros se rappelle de la rencontre avec sa belle à Biarritz, de ses souvenirs d'amours d'ado, de tendres sms... Mais la réalité est tout autre et le ramène à la froideur de l'hôpital, au curetage, au défilé des amis...

Jusqu'au miracle de la vie et à une certaine anxiété mêlée de joie face à un nouvel enfant à naître et à élever sans trop de panique. Dieu est-il complice du bon et du moins bon?

Écrit dans un style incisif, en très courts chapitres introduits par des extraits choisis de Victor Hugo, ce roman qui a pour sous-titre "Le père interrompu" ne nous laisse pas indifférente d'autant que – fait plus rare – c'est un homme qui évoque la grossesse et son vécu à lui! 

Julie Matagne
Avis:*

Si Dieu surfait au Pays basque, ce serait presque drôle. Mais ce n’est pas le cas. Dans le livre d'Harold Cobert, Dieu se fait insulter très sérieusement sur deux pages. Il faut bien que quelqu’un soit responsable de l’injustice, de la douleur.

Ce livre est un témoignage. Le témoignage d’un père, d’un futur père qui perd sa promesse d’enfant. D’un homme qui assiste impuissant à la fausse couche de sa compagne, et à tous les à-côtés qu’il faut gérer.

Harold Cobert nous raconte une histoire malheureusement banale. Le jeune couple qu’il dépeint l’est moins: beaux, riches, intelligents, drôles, sensibles, ces deux-là (et tous leurs amis) sont absolument parfaits. Et du coup, parfaitement ennuyants. Elle s’appelle "ma femme" jusqu’à la dernière page, celle des remerciements dont la liste qui clôt le petit livre est aussi longue qu’un chapitre. Parfait, vous disait-on. 

Dieu surfe au Pays basque, Harold Cobert, Héloïse d'Ormesson

A.D. et S.Z.

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