Meet our Guest: rencontre avec la chanteuse belge Iliona
Si, à 25 ans, la queen bruxelloise de la bedroom-pop mélancolique fascine la France comme la Belgique, c’est parce qu’elle se laisse uniquement guider par ses intuitions. Et de ses chansons, taillées comme des diamants bruts, surgissent des émotions XXL. Par Isabelle Blandiaux. Photos : Luc Praet.
Elle est l’anti-Angèle et l’anti-Helena : pas de propulsion au firmament en quelques hits, Iliona trace sa voie pas à pas. Avec une exigence, un talent et une quête de vérité qui forcent le respect.
Qui est Iliona?
À 25 ans, la Bruxelloise a publié deux EP, un album post-rupture cette année, What if I break up with u?, s’est bagarrée pour récupérer les droits sur sa musique, a quitté son premier label, puis créé le sien, elle continue à écrire, à composer, à produire ses chansons seules dans sa chambre, à réaliser ses clips et à concevoir ses visuels. Parce qu’il n’y a pas un instant à perdre pour être 100 % soi.
Elle plonge dans sa propre vulnérabilité pour créer, laisse s’exprimer sa voix intérieure sans filtre ni retouche dans des histoires poétiques inspirées de sa vie, mais peuplées de monstres entre Lewis Caroll et Tim Burton, entre l’enfance et l’âge adulte, sculpte un son immersif aux couches multiples, aux bruitages de ciné, aux accents tantôt new wave, tantôt rap, électro, jungle ou chanson française à la Françoise Hardy.
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Intensément mélancolique, addictive et intime, sa bedroom-pop à la rare puissance évocatrice rayonne d’émotions, de la Belgique à la France, où elle part en tournée cet automne (deux Ancienne Belgique et deux Olympia sold-out). Sans fausse modestie, Iliona s’étonne encore que le public aime ses chansons tissées avec ses fêlures, tente d’apprivoiser ses doutes, sa timidité comme son hypersensibilité, tout en faisant preuve d’un impératif besoin de s’affirmer.
Son autobio en 3dates
2003 « La naissance de mon petit frère, de trois ans mon cadet. Je me souviens très bien d’avoir été le voir à la maternité avec ma grand-mère. On a choisi une peluche pour lui, mais elle est devenue ma peluche : je la lui ai volée ! (Rires.) On a toujours eu une relation très proche, on partage la même culture, le même humour et on rêve d’écrire des scénarios ensemble. »
2008 « L’arrivée de mon chat, Dragon, dans notre famille. C’est l’amour de ma vie, mon bébé. Dès que je suis à Bruxelles, je vais le voir et il me râle dessus parce que je ne vis plus chez mes parents. Quand j’arrive, il tire la tête pendant deux heures, puis il me fait un câlin. »
2023 « J’ai commencé à découvrir Paris plus en profondeur à ce moment-là. Et je suis perplexe : à certains moments, j’aime cette ville, à d’autres, je la déteste. J’aime m’y sentir perdue, mais je n’aime pas le premier degré des Parisiens, c’est fatigant d’être tout le temps sérieux ! Alors que Bruxelles, où je vis toujours, je l’adore de plus en plus. C’est ma maison et quand je n’y suis pas, elle me manque. »
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