Florence Foresti: « J’ai un détecteur à machisme très puissant »

Elle nous a fait pleurer de rire avec son avion Barbie et ses aventures hollywoodiennes, la voilà de retour dans les salles. Rencontre avec Florence Foresti.

Elle vous avait manqué? L’humoriste française se dévoile dans « De plus belle », une comédie romantique sur la féminité après un cancer du sein. Dans ce premier film signé Anne-Gaëlle Daval, Florence Foresti affiche un tout autre visage que celui de ses shows parodiques bourrés d’autodérision sur les hommes, les femmes ou les clichés du RnB style Beyoncé ou Shakira. À contre-emploi, l’humoriste de 43 ans s’est glissée dans la peau de Lucie, femme blessée après un cancer du sein qui va traverser l’épreuve la tête haute. Comment continuer à être femme lorsque la maladie vous touche dans vos attributs mêmes? Mise à nu tout en pudeur d’une femme qui nous ressemble tant, mais qui n’est semblable à aucune autre.

Sur scène, l’humour comme le burlesque vous ont-ils permis de libérer la femme de certains carcans?

« Totalement. Mais mon féminisme est tellement viscéral que je ne m’en rends pas toujours compte. Mes colères viennent toujours d’injustices ou d’inégalités. Ça m’est insupportable. J’ai un détecteur à machisme très puissant, comme Super Jaimie, la femme bionique dans la série télé vintage, je les entends! Je sens d’emblée toutes les fautes de machisme et je ne les accepte pas. »

Dans le film, vous montrez une facette plus fragile de vous-même, qu’on voit rarement...

« Je suis très pudique aussi. Par exemple, la scène du baiser est celle qui m’a le plus terrifiée. Mais voilà, ce qui me plaisait, c’était de me challenger sur des terrains que je connais moins: être touchante, essayer de jouer l’amour. Ça ne m’arrive pas tous les jours. Mes spectacles sont très personnels, mais jamais intimes. Je suis peut-être old school, mais je ne me dévoile jamais intimement sur scène. Je parle très peu de sexe ou d’amour, par exemple. »

https://www.youtube.com/watch?v=pkRv-YI0srg

En tant qu’humoriste femme, ça a été plus dur de vous imposer?

« Quand j’ai démarré il y a quinze ans, on n’était pas nombreuses. Muriel Robin était une pionnière. Dans le petit café-théâtre où je jouais à Lyon, les garçons se retrouvaient entre eux, je n’étais pas dans leur cercle. Mais ils ne savent pas à quel point ils m’ont aidée, car ça m’a remplie de rage et ça m’a permis d’écrire des vannes sur eux. En plus, je me rendais compte que j’étais plus drôle qu’eux parce qu’après, ils me piquaient mes vannes! »

«L’amour c’est être aimé malgré ce qu’on est», dit un personnage du film. Vous adhérez à cette idée?

« Oui. Car malgré l’amour, on sait qu’on va avoir droit aux défauts de l’autre. Mais c’est bien d’accepter les défauts de quelqu’un, de les tolérer, de les aimer même. Je pense qu’il n’y a rien de plus puissant dans la vie ou dans une œuvre qu’une histoire d’amour. »

Retrouvez l’interview de Florence Foresti et Mathieu Kassovitz en intégralité ainsi que d’autres contenus 100% inédits dans le GAEL d’avril, disponible en librairie!

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