Vanessa Paradis: « On parle différemment d’amour à 40 ans »

Voix de velours, profondeur des sentiments et arrangements classieux, Les Sources, le nouvel album d’une éternelle romantique, met du baume au cœur et au corps. Par Isabelle Blandiaux.

Vanessa Paradis, amour toujours

Cinq ans après Love Songs, produit et réalisé par Benjamin Biolay, Vanessa Paradis approfondit avec émotion son sujet de prédilection, l’amour et les grands sentiments. Son septième album studio, Les Sources — le nom de la propriété de son père, décédé l’an dernier —, reconnecte à l’essentiel : l’authenticité et une forme de simplicité, comme le murmure en douceur son single Ces mots simples, déclaration mise en mots et en notes par son mari depuis l’été dernier, l’écrivain et réalisateur Samuel Benchetrit. Ce dernier a (co)écrit cinq autres titres de ce disque teinté de mélancolie, Vanessa Paradis en signe un (« Chéri, c’est la vie rêvée en somme ; chérissons la vie ensemble ») et en cosigne deux avec lui (On oubliera, Si loin si proche), tandis qu’Adrien Gallo (des BB Brunes) et Fabio Viscogliosi (écrivain, musicien, dessinateur) sont chacun les auteurs de deux chansons.

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Des neiges de Kiev La Plage en passant par l’Italie (« Mio Cuore sai perché »), les cordes, les cuivres, les riches arrangements soul façon seventies nous évoquent des musiques de films qui transportent et forment un écrin chaud, organique pour la voix caressante de la chanteuse-actrice. Une voix reconnaissable entre mille, dont le grain s’affine avec les années. Nous rencontrons la star discrète, qui vit entre Los Angeles — où elle a enregistré — et Paris, dans un hôtel de luxe cosy, le jour du défilé Chanel lors de la Fashion Week parisienne. Chemisier vintage, regard perçant, rire sonore, elle répond au plus juste à nos questions au cours d’un entretien minuté.

À l’écoute de votre nouvel album, on ressent beaucoup de douceur, de réconfort. C’était voulu ?

« C’est vrai que l’album est doux et que je voulais qu’il fasse du bien. Mon but, c’était de créer les plus belles chansons possibles, de les travailler dans un environnement qui tient de la musique que j’ai toujours aimée, pour en faire des titres qui nous donnent plein de surprises à vivre. En fait, c’est ça un disque : on a envie de mettre plein de choses dedans et à la fin, tout prend une forme qui finit par nous surprendre. Cet album est mieux que ce que j’espérais au départ. »

Un disque qui reflète forcément votre état d’esprit du moment...

« Évidemment. Là, je vous parlais de la forme. Le fond, je ne peux pas vous le décrire parce qu’il m’appartient. Et la musique est faite pour que chacun se l’approprie. Une chanson voudra dire ça pour moi et ceci pour vous. C’est là toute sa beauté. Quand on commence à faire des explications de texte, je trouve ça dommage. »

« Chanter est beaucoup plus une mise à nu que jouer la comédie pour moi »

Vous restez quelqu’un de profondément romantique ?

« J’aime bien, oui. Le romantisme, c’est bon, et puis c’est une chose qu’on ne peut pas nous prendre. Une chose qui n’a pas besoin d’argent, de réseaux sociaux, de déplacements. C’est magnifique. On parle différemment d’amour à 40 ans, on en parle peut-être mieux. Enfin, je ne sais pas, ce que je viens de dire est très dur pour Arthur Rimbaud... »

Chanter, c’est se mettre à nu, comme dans votre métier d’actrice ?

« Beaucoup plus. Quand vous êtes actrice, vous faites des choses incroyables, mais vous jouez quelqu’un d’autre et vous jouez sous la vision, l’impulsion de quelqu’un d’autre. Quand vous chantez, même les morceaux des autres, vous êtes vous, vous êtes responsable de tout votre projet. Même la lumière sur scène, si elle est moche, c’est de votre faute. Pendant un concert, même si on n’est pas forcément dans l’humeur de sa chanson le jour où on la chante et qu’on est très actrice, on sera toujours attrapée par cette chanson, on y rentre, on finit par ne plus jouer et être vraiment dans ce moment, cette émotion, sincèrement. Chanter est beaucoup plus une mise à nu que jouer la comédie pour moi, mais je ne suis pas non plus Isabelle Huppert, pour qui j’ai beaucoup d’admiration. »

Vous aimez la scène ?

« J’adore ça, mais là, j’y pense d’un coup et cela me fait peur... Quand vous allez donner un concert, les cordes de la guitare du guitariste, elles se changent. Vos cordes vocales à vous, elles ne se changent pas. Vous y allez avec les moyens du bord et de la journée. Grippe, fièvre, on s’en fout. Les gens vous attendent. C’est très impressionnant. On chante avec ses tripes devant les gens en ayant si possible ses meilleurs atouts, mais pas toujours. Et même quand on les a, est-ce qu’on fait ça bien ? Est-ce qu’on leur plaît ? Est-ce qu’on leur fait du bien ? Je me pose toujours la question. »

Retrouvez cet entretien en intégralité dans le GAEL de décembre, disponible en librairie!

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