50 Shades of Grey: le plan cucul

Le phénomène "50 Nuances de Grey" débarque enfin au cinéma, aujourd'hui. On a pu voir, en primeur, ce film censé être le meilleur cadeau pour la Saint Valentin... Par Joëlle Lehrer

C'est sur l'air de "I Put A Spell on You" que l'on s'introduit dans le dressing de Christian Grey. Un jeune milliardaire qui ne porte que des chemises blanches et des cravates grises. Tout est si bien rangé que c'en est ennuyeux. Dans son entreprise, les employées ont l'air de sortir d'une agence de mannequins. Quand Anastacia, petite étudiante aux airs de godiche, vient le trouver pour une mini-interview, elle détonne dans cet univers. Mais c'est justement ce qui plaît à Mr Grey. Voilà, en quelques minutes d'intro, on a pu jauger la capacité de jeu de Dakota Johnson, dans le rôle d'Anastacia, et l'absence d'expressivité de Jamie Dornan, alias Christian Grey. Dakota Johnson, fille de Don Johnson et de Melanie Griffith, a l'actorat dans le sang. Ce qui n'est pas le cas de Jamie. On n'est pas troublé quand il dit: "Les histoires d'amour, ce n'est pas mon truc". Et pas plus quand on découvre ce qu'est son truc.

Sur deux heures de film, on compte quatre scènes de sexe. Aucune ne deviendra une scène d'anthologie comme celles du "Dernier Tango à Paris" ou de "Neuf Semaines et demi" (pour ne citer que ça). Tout est trop clean, ici. Même la salle de jeux (c'est ainsi que Christian Grey qualifie la pièce où il range sa panoplie sado-maso). 

Si on devait s'inspirer du film pour des cadeaux de Saint Valentin, on dirait qu'une édition originale d'un roman de Thomas Hardy (ou de n'importe quel grand romancier), une balade en hélicoptère, une robe rose à volants (ou sans volants) et un dîner aux chandelles feront mieux l'affaire qu'un ticket pour deux à l'une des séances de "50 Shades of Grey". Mais apparemment, 75.000 personnes -qui ont déjà réservé leur place au cinéma pour découvrir ce phénomène- ne sont pas de cet avis.

J.L.

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