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Rentrée littéraire 2025: 8 romans magnifiques à dévorer

Chaque année, la rentrée littéraire dévoile un flot de nouveaux ouvrages passionnants, portés par des auteurs célèbres ou des inconnus qui ne le resteront pas longtemps. Parmi ceux de ce cru, 8 romans coups de cœur se distinguent par leur beauté mais aussi leur thème commun : celui des mères. On vous en livre un aperçu. Par Nicky Depasse.

Ces huit nouveaux romans qui fleurissent avec l’automne nous rappellent à quel point nos mères nous sont à la fois proches et mystérieuses, fragiles et fortes, silencieuses et flamboyantes. Hasard, logique ou fatalité de l’inspiration, cette rentrée littéraire 2025 nous invite à explorer les liens qui nous façonnent dès notre premier jour.

La rentrée des mères

Nos mères ont fait bien plus que nous donner la vie : elles ont occupé tout l’univers de notre enfance. Mais il vient un jour où on les découvre bien plus secrètes, complexes ou tout simplement autres que celles que nous croyons connaître. En cette rentrée littéraire, elles semblent avoir particulièrement occupé l’esprit d’écrivains confirmés autant que les débutants. Ces nouveaux romans nous plongent dans l’intime de nos vies, racontent les secrets, les fêlures et les tendres éclats d’amour qui unissent les mamans à leurs enfants, devenus grands au point de les raconter dans un livre.

“Tant mieux” Amélie Nothomb

“Tant mieux” Amélie Nothomb

“Tant mieux” Amélie Nothomb

Quatre ans après Premier sang, Amélie Nothomb se penche à présent sur l’histoire de sa mère, celle qui fut son ancrage, bien nécessaire, et sa première admiratrice. Le texte, comme toujours chez notre compatriote expatriée, oscille entre rires et instants poignants. Nulle question pour Amélie de panthéoniser la figure maternelle : elle préfère raconter les petits gestes, les conversations et les silences complices. On retrouve sa manière unique de transformer la mémoire en littérature vive, où chaque phrase pétille et où l’amour se glisse dans le creux des phrases. Un hommage lumineux, tendre et piquant, qui touche au cœur sans sombrer dans la mélancolie de l’absence. Et c’est tant mieux ! Le mot magique de sa maman.

« Tant mieux », Amélie Nothomb, Ed. Albin Michel, 212 pages

“Paillettes” Pauline Liétar

“Paillettes” Pauline Liétar

“Paillettes” Pauline Liétar

Journaliste à qui on doit des reportages diffusés dans Envoyé Spécial, Sept à Huit ou encore Spécial Investigation, Pauline Liétar publie un premier roman pétillant qui raconte l’histoire de Kalindra, 13 ans, dont le prénom est l’invention d’une mère célibataire fantasque nommée Coco. Dans le chic VIIe arrondissement parisien, Coco impose son style flashy et son appétit d’extravagance : Ferrari, cheveux blond platine et lèvres retouchées. Jusqu’au jour où Kalindra découvre que son père est un mythe, elle serait née d’une « paillettes ». Entre légèreté et crise d’identité, voilà une jolie histoire qui explore avec humour et tendresse les liens complexes d’une mère borderline et de sa fille qui ne croit plus au Père Noël depuis longtemps mais qui est en quête éperdue d’amour. Une nouvelle plume vive, drôle mais aussi bouleversante.

« Paillettes », Pauline Liétar, Ed. Charleston, 304 pages

“L’albatros”, Raphaël Enthoven

“L’albatros”, Raphaël Enthoven

“L’albatros”, Raphaël Enthoven

Raphaël Enthoven raconte l’accompagnement vers l’inéluctable néant de sa mère malade, dans une prose où la philosophie se mêle à la tendresse. Comme l’oiseau du poème de Baudelaire, Catherine David avait de grandes ailes qui l’empêchaient de marcher droit dans la vie mais qui, quand elle les déployait, lui permettait de voler très haut. Le récit, à la fois intime et universel, pose de grandes questions : comment dire adieu ? Comment se tenir debout face à la fin annoncée ? Loin du grand discours, l’auteur-philosophe choisit les instants vécus et la justesse des mots simples. Un livre sur l’amour filial, mais aussi sur la beauté des derniers gestes.

« L’albatros », Raphaël Enthoven, Ed. L’Observatoire, 234 pages

“Kolkhoze” Emmanuel Carrère

“Kolkhoze” Emmanuel Carrère

“Kolkhoze” Emmanuel Carrère

Dans ce vaste récit familial dont on va certainement beaucoup parler cet automne, Emmanuel Carrère nous entraîne sur plusieurs générations, depuis la Russie impériale jusqu’à la guerre en Ukraine. À travers l’histoire de sa mère, la célèbre Hélène Carrère d’Encausse, historienne et académicienne, il tisse une saga puissante, à la fois personnelle et plurielle. Ce roman-histoire mêle l’intime et le géopolitique en restituant une époque, une lignée, un amour filial profond. On retrouve le Emmanuel Carrère qu’on aime et qui nous captive, avec sa force narrative unique, capable d’éclairer l’histoire du monde à travers le regard porté sur une mère.

« Kolkhoze », Emmanuel Carrère, Ed. P.O.L, 560 pages

“Une drôle de peine” Justine Lévy

“Une drôle de peine” Justine Lévy

“Une drôle de peine” Justine Lévy

Avec une sincérité déconcertante, Justine Lévy se plonge dans le manque maternel, vingt ans après la disparition de sa mère, figure mythique et tourmentée. Elle creuse ses souvenirs, les verres qui s’éternisent, les fêlures de l’amour, le cancer, pour tenter de comprendre l’enfant qu’elle fut et l’adulte qu’elle est devenue. Cette autofiction tendre, directe, est une enquête intime et lumineuse, un morceau d’âme raconté dans une écriture vive où se mêlent douleur, affection et réconciliation. Une douce confession, catapulte d’émotions universelles.

« Une drôle de peine », Justine Lévy, Ed. Stock, 191 pages

“Quatre jours sans ma mère” Ramsès Kéfi

“Quatre jours sans ma mère” Ramsès Kéfi

“Quatre jours sans ma mère” Ramsès Kéfi

Une casserole qui fume, un mot laissé, écrit à la hâte : « Je dois partir. Je reviendrai. » Et plus rien. Dans un quartier sensible, une maman, retraitée de 67 ans, disparaît du foyer sans crier gare, laissant un mari incrédule qui s’effondre, et un fils, Salmane, qui, à 36 ans, se réveille en vieux garçon face à son passé. Il fouille, remonte l’histoire de ses parents immigrés de Tunisie, traque des indices, et découvre, en filigrane, que c’est lui-même qui grandit enfin, car perdre sa mère, c’est apprendre à continuer.. Premier roman prometteur d’un journaliste qui a collaboré au quotidien français, Libération, Quatre jours sans ma mère met des mots sur une absence vertigineuse, avec tendresse, simplicité et un humour discret mais bienvenu.

« Quatre jours sans ma mère », Ramsès Kéfi, Ed. Philippe Rey, 208 pages.

“Simone Émonet” Catherine Millet

“Simone Émonet” Catherine Millet

“Simone Émonet” Catherine Millet

Critique d’art et directrice de la revue Art Press depuis plus de 50 ans, Catherine Millet revient sur la vie et la mort de sa mère, Simone Émonet, qui s’est donnée la mort un matin de 1982. À partir de vieilles photos et de ses propres souvenirs, elle tente de reconstituer le portrait d’une femme complexe et indépendante. Dix ans après le succès de son récit Une enfance de rêve, Catherine M. ne nous livre pas un texte sur le deuil, mais plutôt sur ce que nous ne saurons jamais vraiment de ces êtres qui nous ont donné la vie, vu grandir et qu’on a aimés.

« Simone Émonet », Catherine Millet, Ed. Flammarion, 192 pages.

“Maman”, Régis Jauffret

“Maman”, Régis Jauffret

“Maman”, Régis Jauffret

On connaît Régis Jauffret et ses histoires sans concessions. Pas de nostalgie sucrée ici, mais un mélange d’ironie, de tendresse et d’âpreté, comme on le fait dans les familles où l’on s’aime sans se le dire à voix haute. Entre anecdotes mordantes et confidences pudiques, il dessine le contour des pièces du puzzle d’une femme insaisissable, tour à tour protectrice, blessante, drôle ou fuyante. Un roman qui parle moins d’idéal maternel que de vérité brute, et qui résonne avec toutes celles et ceux pour qui la figure de la mère est à la fois un refuge et une énigme.

« Maman », Régis Jauffret, Ed. Flammarion, 256 pages.

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