Un bâtiment de logements sociaux atypique et exemplaire à Ixelles

Tout en béton, le spectaculaire ensemble architectural "Cygnes-Digue', près de la place Flagey, est avant tout un projet social et écologique exemplaire.

Le long de la rue de la Digue, à Ixelles, c'est une construction atypique et humaniste qui a vu le jour. Elle combine des logements sociaux et une maison de quartier. Pour leur premier projet public d'envergure, les architectes  Anne Ledroit, Vincent Pierret et Cédric Polet (www.ledroit-pierret-polet.com) n'ont pas hésité à faire appel au béton qui, par sa souplesse, leur a permis de jouer avec les angles et les volumes, d'imaginer de multiples espaces de vie qui communiquent aussi bien entre eux qu'avec le quartier, et de rompre avec la monotonie des bâtiments strictement linéaires.


Lieu de vie pour tous

Le projet relevait un fameux défi : transformer un espace plus ou moins laissé à l'abandon en véritable lieu de vie pour ses habitants et pour le quartier. Allant à contre-courant de nombreuses politiques de construction, les architectes ont en effet décidé de s'adapter au maillage urbain et de créer un ensemble en respectant le tracé des immeubles environnants.


Souvenirs d'Art Nouveau

A l'extérieur, la façade joue sur la continuité tout en accrochant le regard avec ses lignes géométriques, ses motifs en forme de tissu, le dessin des fenêtres qui alternent entre les bow-windows surplombant la rue et d'autres fenêtres étroites. Cependant, le jeu de briques blanches vernissées s'inspire de l'architecture Art Nouveau. La façade se plue pour l'accueil des usagers. Certains y voient le symbole d'un "livre ouvert en attente d' histoires".


Objectif mixité

A l'intérieur de l'îlot, on retrouve cette idée à la fois d'ouverture et de continuité. Pour décongestionner l'espace, les architectes ont vidé l'intérieur de l'îlot (qui accueillait autrefois un ancien cinéma et un entrepôt). ILs ont ainsi créé deux petits sous-îlots, sortes de chambres ciel ouvert qui offrent un jardin aux nouveaux logements mais aussi aux logements préexistants. L'ensemble comprend 14 logements d'habitation sociale, du petit studio au grand appartement quatre chambres, de manière à faire se côtoyer toutes les populations, de toutes générations. Tous le logements bénéficient de larges séjours bien éclairés, mais aussi de locaux de rangement pour poussettes et vélos par exemple.


Accueil, spectacle, sport

Le véritable coeur du projet est la maison de quartier. Son rez-de-chaussée est conçu comme un espace public, un lieu ouvert à tous. Le premier étage comporte une salle avec scène, ouverte sur l'extérieur par d'immenses baies vitrée. Au deuxième étage, de petites salles modulables s'ouvrent et se ferment à souhait par un jeu de parois amovibles. Le dernier étage comprend un espace d'activités sportives et une terrasse à ciel ouvert. L'escalier, en forme d'escargot, symbolise le lien entre les différents espaces, les différentes fonctions.


Atouts écologiques

Pour les bâtiments, de nombreux matériaux,durables, sont de provenance locale. Un espace facilite le tri sélectif des déchets, et le confort acoustique a été optimalisé. De plus, un système, à l'échelle de l'îlot tout entier, a été mis en place pour maîtriser, traiter et redistribuer l'eau de pluie. Les besoins calorifiques des bâtiments sont aussi particulièrement bas : entre 28 et 40 kWh/m2.an (alors que la moyenne bruxelloise est de 150). Enfin, les logements bénéficient de double vitrage basse énergie, d'une ventilation par night-cooling, d'une toiture verte extensive.

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