Littérature: voilà nos 3 coups de coeur du moment

Un canapé, un plaid, une boisson chaude et un bon livre: voilà tout ce qu’il nous faut pour passer un après-midi d’automne parfait. Par Nicky Depasse.

À la folie, pas du tout

À travers les mots que l’héroïne de Maud Ventura — jeune normalienne de 28 ans — confie à son carnet, ce premier roman atypique qui fait beaucoup parler de lui décrit et analyse le sentiment amoureux dans ses moindres détails. L’épouse toujours follement, presque obsessionnellement éprise de son mari après quinze ans de vie commune nous invite à suivre sa vie bien remplie de mère, de professeure d’anglais et de femme aussi amoureuse qu’une adolescente d’un prince charmant. Charmant ? Pas tout à fait, mais elle nous en parle avec tant d’humour et de légèreté que cette savoureuse vie conjugale finit par poser question : couple idéal ou illusion ?

  • MON MARI, MAUD VENTURA, 356 P., ÉD. L’ICONOCLASTE.

Plus profond que l’océan

Quand Bolivar, pêcheur expérimenté, prend la mer en compagnie du jeune Hector, remplaçant au pied levé de son partenaire habituel, il n’imagine pas que sa vie va basculer et qu’au bout du cauchemar se révélera une voix intérieure. Le quatrième roman du talentueux écrivain irlandais Paul Lynch est un huis clos à ciel ouvert d’autant plus percutant qu’il est basé sur une histoire vraie : l’interminable dérive sur l’océan Pacifique d’une barque de pêcheurs en perdition. C’est l’histoire d’une coexistence forcée entre un rude marin accroché à l’espoir d’être sauvé grâce à des actes de survie et un jeune homme fragile que sa raison pousse à capituler devant l’implacable immensité de la nature. Le parcours d’un homme qui ne réfléchit jamais et qui, livré à lui-même, se met à penser.

  • AU-DELÀ DE LA MER, PAUL LYNCH, 232 P., ÉD. ALBIN MICHEL.

Cancel culture

Les jurys des Goncourt, Renaudot, Médicis et Femina ont tous listé cet automne le deuxième roman d’un écrivain à la plume jubilatoire : Abel Quentin. Jean Roscoff, professeur d’université à la retraite, décide au terme d’un dîner avec sa fille et son amie d’écrire un livre pour se remettre en selle. Mais si son projet de traiter de la vie de Robert Willow, poète américain oublié, lui vaut de se retrouver sous les feux de l’actualité, c’est à ses dépens. Se retrouvant accusé par un blogueur d’occulter le fait que Robert Willow était un homme de couleur, l’auteur est désormais la proie d’un monde média- tique codé auquel il n’entend rien.

  • LE VOYANT D’ÉTAMPES, ABEL QUENTIN, 380 P., ÉD. DE L’OBSERVATOIRE.

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