Littérature: 3 nouveautés coups de cœur à dévorer en mai

Et si on coupait un peu la télé pour se plonger dans un bon livre? Notre journaliste Paloma de Boismorel nous présente ses coups de cœur du moment.

Investigation

Padma et Lalli sont inséparables. Dans leur petit village pauvre du Nord de l’Inde, ces cousines de 16 et 14 ans par­tagent corvées, rires et secrets. Un soir de mai 2014, les deux adolescentes dis­paraissent. Inquiètes pour leur réputa­tion, leurs familles les recherchent acti­vement avant de les retrouver quelques heures plus tard pendues aux branches d’un manguier. Interpellée par les vio­lences sexuelles que subit la population féminine de son pays, la journaliste in­dienne Sonia Faleiro a mené sa propre enquête. Ses recherches pointent une vérité plus large mais cruelle, celle d’une société obsédée par l’honneur des femmes au point de leur dénier toute forme d’intimité et de liberté.

  • THE GOOD GIRLS, SONIA FALEIRO, 384 P., ÉD. MARCHIALY.

Résurrection

Et si, empêchée par les pleurs de ses enfants, Sylvia Plath avait dû renoncer à sa décision de se suicider le 11 février 1963 dans son appartement londonien ? C’est l’hypothèse folle et jubilatoire qu’ose Coline Pierré à travers ce roman qui prolonge la vie de la poétesse amé­ricaine dans l’Angleterre des Swinging Sixties. S’émancipant de l’aura littéraire de Ted Hughes, son mari, assumant les contraintes et les joies de la maternité, l’auteure de La Cloche de verre tente tant bien que mal de retrouver le che­min de l’écriture et de l’intensité. Diffi­cile de rester insensible à la magie de cette fiction troublante qui donne envie de (re) lire les textes trop peu nombreux de cette amoureuse déçue de l’existence.

  • POURQUOI PAS LA VIE, COLINE PIERRÉ, 392 P., ÉD. DE L’ICONOCLASTE.

Insurrection

Grande figure du féminisme américain, Re­becca Solnit nous emmène dans les dédales de sa jeunesse à la recherche des peurs et des expériences qui ont construit ses engagements politiques. Elle nous conte ses difficul­tés à devenir adulte, l’aménagement de son premier appartement, ses éblouissements littéraires, la gentrification du quartier noir où elle habite, mais aussi et surtout l’angoisse in­cessante d’être une proie dans un monde où les hommes ont le pouvoir partout. Celle qui est à l’origine du terme « mansplanning » (dé­nonçant le paternalisme de certains compor­tements masculins) démontre que le combat des femmes est bel et bien une lutte pour exister physiquement.

  • SOUVENIRS DE MON INEXISTENCE, REBECCA SOLNIT, 288 P., ÉD. DE L’OLIVIER.

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