Les 7 derniers livres coups de coeur de notre journaliste littéraire
Vous avez terminé toutes vos lectures et avez faim de nouveauté? 7 livres coups de coeur dévorés par notre journaliste littéraire. Par Nicky Depasse.
Que vous cherchiez à faire le plein de livres avant vos vacances, que vous souhaitiez profiter d’une après-midi au soleil avec un roman haletant ou que vous envisagiez d’élargir vos horizons littéraires en découvrant de nouvelles bandes-dessinées, notre journaliste littéraire Nicky Depasse a forcément les livres qu’il vous faut! Voici ses derniers coups de coeur.
Nos livres coups de coeur
Rien n’est plus grand que la mère des hommes
Emmanuelle Borgia quitte Paris pour Chambéry, où doit avoir lieu un procès d’assises de second ordre. Arrivée six ans plus tôt dans la rubrique judiciaire d’un grand titre de presse, la journaliste a trouvé la voie de la réussite jusqu’à ce qu’un faux pas la condamne aux petites affaires. Le cœur y est d’autant moins qu’enceinte grâce à une PMA réalisée en secret, Emmanuelle songe à se faire avorter. Plus d’un procès va se jouer dans les pages de ce roman intime, mais au ton direct, le plus redoutable étant celui qui va se dérouler dans sa tête.
Rien n’est plus grand que la mère des hommes, Diana Filippova, 296 p., éd. Albin Michel.
Moi je quarantaine
Les années passent, mais la vie parisienne reste une chose pas simple à vivre pour le Moi je d’Aude Picault. Il est vrai que se partager entre un mari du genre gentil, mais un peu trop centré sur ses loisirs, une fille du genre « petite fille, quoi ! » et un boulot de dessinatrice indépendante dans un atelier de coworking, cela peut très vite amener au bord de la crise de nerf. On se reconnaît toutes, un peu, beaucoup, dans ce personnage en quête du sens de la vie quand la quarantaine sonne et que rien ne ressemble au plan de départ. On rit, on sourit, même si tout est « tellement vrai ».
Moi je quarantaine, Aude Picault, 123 p., éd. Charivari / Dargaud.
La Fille au pair
Quand une animatrice de télévision nous livre un thriller inattendu basé sur sa propre expérience de jeune fille au pair et nous fait découvrir une passion pour la littérature héritée d’une maîtrise de lettres. Ainsi, Emmylou débarque à Londres depuis sa Bretagne, comme autrefois Sidonie Bonnec, portée par l’espoir d’une vie nouvelle et enthousiasmante. Si le scénario de la famille « bien sous tout rapport » cachant une sinistre part d’ombre est connu, la surprise vient de la mécanique de ce récit addictif, la qualité de l’écriture et le haut niveau de suspense dans un décor poisseux d’inquiétude.
La Fille au pair, Sidonie Bonnec, 314 p., éd. Albin Michel.
Les Indignes
Dans un monde post-apocalyptique, des survivantes vivent cloîtrées dans un couvent nommé la Maison de la sororité sacrée. Un refuge où celles qui se nomment et se considèrent comme les « Indignes » subissent la peur et une concurrence impitoyable dans une quête du statut d’« Illuminées ». Une société oppressante où règnent la conspiration et la violence, dirigée au fouet par une mère supérieure cruelle et perverse. Si on ne manque pas de penser à l’incontournable Servante écarlate, on est plus proche d’un Nom de la rose croisé avec Mad Max et Furiosa. Cœurs sensibles s’abstenir, même s’il y a de la lumière au bout du tunnel.
Les Indignes, Augustina Bazterrica, 190 p., éd. Flammarion.
Il était une femme étrange
Quel était le secret de Maria Dolores Pinta de las Aguas Dulces, cette femme à la beauté fascinante qui vivait dans une terre d’Argentine du bout du monde ? C’est ce que le vieux conteur Eusebio s’apprête à dévoiler à un auditoire réuni sous le vieil arbre, à la nuit tombante. Cette femme, née homme, est devenue l’enquête de sa vie le jour où, jeune thanatopracteur, il a été frappé par ce personnage étonnamment présent, bien qu’inerte pour l’éternité. Au bout de l’histoire, le malheur d’un garçon fasciné par une mère qui lui a préféré sa jumelle. Et dans l’histoire, une femme étrange qui répond au conteur par-delà la mort.
Il était une femme étrange, David Lelait-Helo, 167 p., éd. Héloïse d’Ormesson
Le Printemps suivant
Rire de Margaux, c’est rire de nous et ça fait du bien. Elle est en couple, maman de deux jeunes ados. C’est vrai que si elle vivait seule, elle pourrait faire ce qu’elle veut, s’habiller comme elle veut, prendre toute la place dans le lit, mais bon, en couple, on a toujours quelqu’un à qui parler. Et puis c’est pratique pour les guilis à volonté. On se reconnaîtra dans l’épisode Ikea ou celui de Jardiland, et aussi dans l’impitoyable tri des affaires de mauvais goût du conjoint (genre gobelet en plastique collector). Au fil de ces nombreuses histoires courtes, Margaux Motin fait preuve d’une justesse merveilleusement drôle.
Le Printemps suivant, Margaux Motin, 284 p., éd. Casterman
La Fille du diable
Dans un « close » d’Édimbourg, un immeuble habité par des gens qui ne laisseront pas plus de traces que ceux qui y ont demeuré avant eux. Et comme dans cette ville, les maisons se sont élevées sur de nombreux étages au point de ne plus laisser passer la lumière, d’où ce nom de close, cela en fait des histoires à sortir de l’oubli : des déambulations dans les ruelles vertigineuses, des arrivées mystérieuses dans le port. En 1910, 1938, 1999, elles ont 21, 33, 49 ans, elles sont multiples dans ce roman, puzzle d’histoires sombres peuplées de fantômes et de personnages sulfureux qui hantent un immeuble et un siècle.
La Fille du diable, Jenni Fagan, 353 p., éd. Métailié.
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