Les nouveaux livres coups de coeur de notre journaliste littéraire
À la recherche de nouveaux livres pour vos longues soirées d’automne? Notre journaliste Nicky Depasse vous partage ses derniers coups de coeur.
Un amour infini
Quand l’amour frappe comme un volcan jusque-là endormi, il éveille en nous des braises oubliées, ensevelies sous la routine conjugale. À Tenerife, en 1964, Louise, mère de famille française en vacances, se retrouve seule quand son mari se voit obligé de partir en urgence. Or, il devait ce soir-là retrouver Nathan, son ancien professeur émigré aux États-Unis, qui se trouve être en mission sur l’île. Au bout de longues conversations et promenades naît une passion bouleversante, éphémère, inattendue. Ghislaine Dunant, romancière et biographe sensible (prix Femina pour Charlotte Delbo), excelle à raconter ces instants où une femme se redécouvre, entière et vulnérable, face à l’inéluctable appel du cœur.
- Un amour infini, Ghislaine Dunant, 171 p., éd. Albin Michel.
Le Bel Obscur
Une photo d’un autre âge, un homme dans un accoutrement singulier : telle est l’étincelle qui embrase les ombres familiales. Caroline Lamarche, écrivaine belge (prix Rossel pour Le Jour du chien et Goncourt de la nouvelle), exhume son aïeul Edmond, mort jeune en 1865, banni de la famille pour un secret qui fait écho à sa propre expérience. Sept ans de mariage, un amour fou, puis la révélation : son époux Vincent est homosexuel. La vie prend un virage à 180 degrés. Un roman kaléidoscopique, élégant mais douloureux, où l’enquête généalogique se déroule en miroir avec l’émancipation intime, brisant le déni pour une lumière crue qui n’en est que plus belle.
- Le Bel Obscur, Caroline Lamarche, 230 p., éd. du Seuil.
La Nuit au cœur
Une jeune femme qui court dans la nuit mauricienne, pieds nus, fuyant un compagnon dont l’amour s’est mué en violence. La peur la porte, l’île l’engloutit. Nathacha Appanah, auteure du poignant Le Dernier Frère (Goncourt des lycéens), se fait narratrice, livrant sa propre histoire, celle que n’ont pas pu raconter deux autres malheureuses victimes. La nuit, métaphore d’une obscurité suffocante, enveloppe trois femmes sous l’emprise de trois hommes. L’auteure cherche la justesse, collant à la souffrance, aux espoirs vains, à la survie. Un livre intime et universel qui touche notre cœur de femme, car il secoue et guérit en criant que nous ne sommes pas seules face à la nuit.
- La Nuit au cœur, Nathacha Appanah, 283 p., éd. Gallimard.
Hatchepsout, reine et pharaon
Hatchepsout est la plus ancienne grande reine dont le nom a survécu malgré les efforts déployés pour l’effacer. Vingt-cinq ans après la trilogie consacrée à celle qui monta sur le trône d’Égypte, Violaine Vanoyeke revient sur tous les éléments dont nous disposons aujourd’hui sur ce personnage fascinant de la 18e dynastie, dont les noms de Toutankhamon et Akhénaton nous sont si familiers. En cette époque où nous réécrivons enfin l’histoire des reines, Hatchepsout révèle la force d’une femme pharaon dans un monde masculin. Si on a surtout retenu sa barbe postiche sur les représentations sauvées de la destruction, elle reste la souveraine qui a assuré prospérité et paix pour son pays durant plus de vingt ans.
Vous rêvez d’échanger avec la célèbre romancière? Elle sera présente ce 8 novembre à Bruxelles pour une séance de dédicaces chez Filigranes (Bd de Waterloo 25, 1000 Bruxelles, à partir de 17h30.
- Hatchepsout, reine et pharaon, Violaine Vanoyeke, 262 p., éd. Les Impliqués.
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