Les 5 leçons de Bowie

Pour ses 69 ans qu'il célèbrera ce 8 janvier, David Bowie s'offre "Blackstar". Ce 25ème opus studio, qu'on a pu écouter en primeur, fait la part belle au saxophone. Par Joëlle Lehrer

C'est à New York, où il réside depuis longtemps, que Bowie a enregistré ce disque qui ne se compare à rien d'autre. Ni à ce qu'il a accompli dans le passé, ni à ce qui marche en ce moment. Leçon n°1: Bowie reste Bowie et ne se répète que le nom sur la pochette de sa dernière œuvre.

Là, où de nombreux artistes bourrent à mac leurs albums, en y ajoutant même des bonus tracks ou morceaux cachés, le Thin White Duke a opté pour un total de sept morceaux. Leçon n°2: ce n'est pas le nombre des chansons qui compte mais leur consistance. Rien ne sert d'en rajouter indéfiniment.

Les New-Yorkais, amateurs de théâtre, ont déjà pu applaudir  "Lazarus", un musical écrit par Bowie et mis en scène par le Belge Ivo Van Hove. C'est de cette pièce qu'est extrait le single "Lazarus". Leçon n°3: Bowie, qui avait déjà tâté du cinéma, s'intéresse dorénavant au théâtre mais il ne remontera pas sur scène pour faire l'acteur. Et il est maître de sa propre bande-son.

Comme il le chante dans "Blackstar", Bowie ne se voit pas comme une popstar. Mais comme une "blackstar". Et c'est vers le jazz new-yorkais qu'il se dirige aujourd'hui. Le saxophoniste Donny McCaslin est l'autre grande star de cet album. On l'y entend sur tous les morceaux. Leçon n°4: ce qui fait durer un artiste, c'est sa capacité à surprendre. Etre toujours là où on ne l'attend pas, Bowie pratique cet adage depuis les seventies.

Bowie ne cherche pas à refaire des hits. Il surprend à l'intérieur de chacun de ses nouveaux morceaux comme "Girl Loves Me" qui démarre comme une comptine. Ou "I Can't Give Everything Away" où son talent de crooner prouve qu'il est intact. Leçon n°5: pour ne pas lasser les autres, il faut commencer par ne pas se lasser soi-même... Y compris dans des morceaux de cinq à dix minutes.

Contenu des partenaires

Contenu sponsorisé