Un séjour culturel à la découverte de Chemnitz et du peintre Edvard Munch
Direction l’Allemagne et l’ouest de la Saxe, à la rencontre de l’un des pionniers de l’expressionnisme. Si Edvard Munch est norvégien, une part de son existence aura été intimement relié à la ville de Chemnitz. Celle-ci lui dédie aujourd’hui une retrospective passionnante, à découvrir cet automne. Par Nicky Depasse.
Cet automne, la ville allemande de Chemnitz, élue Capitale européenne de la culture en 2025, attire des milliers de curieux avec un rendez-vous majeur : l’exposition « Edvard Munch. Angst » aux Kunstsammlungen. Jusqu’au 2 novembre, 140 œuvres, dont une centaine du maître norvégien, explorent la peur, émotion centrale chez celui qui fut l’un des pionniers de la modernité européenne. L’ombre de son légendaire Cri, présent en lithographie, plane sur un accrochage qui fait dialoguer Munch avec Egon Schiele ou Andy Warhol, rappelant combien ces angoisses existentielles résonnent dans un monde encore traversé par l’incertitude.

Le repos du peintre
Munch avait d’ailleurs un lien particulier avec Chemnitz. En 1905, il y réalise le portrait de la famille de l’industriel Herbert Eugen Esche et une vue de la vallée environnante. Ces toiles, aujourd’hui visibles dans l’exposition, témoignent d’un artiste en quête de repos. Son séjour à la Villa Esche en est un précieux témoignage. Restaurée avec soin et perchée sur la colline de Kapellenberg, cette demeure Art nouveau, devenue musée, mérite à elle seule le voyage. On y ressent encore la présence du peintre, mais aussi celle de son architecte : le Belge Henry van de Velde, figure emblématique de l’Art nouveau et futur inspirateur du Bauhaus. Pour Esche, magnat du textile, il conçoit une œuvre totale où architecture, mobilier et jardins s’accordent en parfaite harmonie. La villa, inscrite aujourd’hui sur la Route européenne van de Velde reliant Weimar à Bruxelles, incarne ce pont entre élégance belge et modernité européenne.

Au-delà de Munch, c’est une escapade idéale pour un week-end : flâner dans les musées, découvrir une villa Art nouveau signée d’un grand architecte belge, profiter d’une ville encore confidentielle, moins courue que Dresde ou Leipzig mais pleine de charme. Entre culture, histoire et atmosphère chic, Chemnitz 2025 offre une parenthèse inattendue et raffinée à savourer cet automne.


De multiples découvertes
Et pour compléter idéalement ce dépaysant week-end, à cinquante kilomètres de Chemnitz, dans les montagnes saxonnes, à deux pas de la frontière tchèque, se nichent dans les chalets du village de Seiffen les Museen qui célèbrent l’art du jouet en bois, né au XVIIe siècle lorsque les travailleurs des mines de fer se réinventèrent artisans du bois. Le Erzgebirgische Spielzeugmuseum expose ainsi 5000 merveilleuses pièces : quilles, pyramides de Noël, fumeurs, miniatures. Interactif, il enchante les petits mais aussi les grands. Quant au Freilichtmuseum, avec ses ateliers historiques, il plonge le visiteur dans la vie d’antan. Une excursion magique, idéale pour découvrir l’authenticité saxonne et l’esprit de Noël.

Edvard Munch. Angst, Kunstsammlungen, 1, Theaterplatz, 09111 Chemnitz, jusqu’au 2 novembre 2025, ouvert tous les jours de 11 à 18.00
Villa Esche, 55, Richard-Wagner-Straße, 09111 Chemnitz, du jeudi au dimanche de 10 à 18.00.
Autres villas signées van de Velde visitables à Chemnitz sur rendez-vous.
Erzgebirgische Spielzeugmuseum, Hauptstraße 73, 09548 Seiffen/Erzgebirge, tous les jours de 10 à 17.00.
Erzgebirgische Freilichtmuseum, Hauptstraße 203, 09548 Seiffen/Erzgebirge, tous les jours de 10 à 17.00 .
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