10 livres palpitants à emporter dans sa valise cet été
Du polar arty au chagrin tendre, du manoir anglais aux journées ensoleillées comptées ou contées, notre journaliste littéraire vous dévoile sa sélection de livres coups de cœur de l’été. Et il y en aura pour tous les goûts et tous les transats! Par Nicky Depasse.
Nos incontournables livres de l’été
Chagrin d’un chant inachevé
Première destination, un grand voyage sur les routes d’Amérique latine : un itinéraire de Buenos aires à Caracas avec ses rencontres et paysages baignés de soleil, par l’auteur lui-même et un de ses copains toujours prêt pour l’aventure. Un voyage sur les traces de celui effectué en 1951 par le jeune Ernesto Guevara, qui au bout de cette route, deviendra le Che. On lit ce récit d’une traite, irrésistiblement, comme un road-trip intérieur sur fond de chaleur latine.
Chagrin d’un chant inachevé, François-Henri Désérable, 196P., Ed. Gallimard.
La Pommeraie
Hayley, traductrice de poésie chinoise, élève seule sa fille Frith dans une cabane du Vermont, après avoir abandonné sa carrière de professeure d’université. Elles vivent toutes deux de leur pommeraie, entre nature sauvage et lyrisme emprunté. L’arrivée, un jour de Rose, artiste locale, va-t-elle secouer leur équilibre ? Un joli trio mère-fille-étrangère, sensible et sincère, qui permet à Peter Heller de déployer sa symphonie rurale et des émotions tout en finesse. Parfait pour un été contemplatif, à lire dans un jardin ou au bord d’une rivière, un roman doux qui rafraîchit l’âme.
La Pommeraie, Peter Heller, 258P., Ed. Actes Sud.
Mona et son manoir
Revoici Maupin avec ses personnages foldingues mais émouvants des chroniques de San Francisco pour une nouvelle histoire. Cette fois, Mona quitte San Francisco pour un manoir anglais hérité de sa belle-famille et situé dans la magnifique région des Cotswolds, mais qui cache mille secrets. On rit, on sourit, on s’attendrit. Une comédie policière délicieuse, pleine de surprises. À savourer au jardin, en tout cas au vert, comme dans les Cotswolds, avec une citronnade, ou un expresso Martini , selon l’heure.
Mona et son manoir, Armistead Maupin, 282P., Ed. de L’Olivier
Encore 25 étés
Et si on comptait notre vie à venir en étés ? Stéphane Schäfer le fait avec poésie et lucidité grâce à ses deux personnages au mode de vie opposé. Un texte court mais de grandes réflexions sur le temps qui nous échappe, les bonheurs simples, les regrets doux-amers, la nostalgie heureuse. Un livre qui va vous faire méditer sur le sens de votre vie et qui sait, peut-être ouvrir un chemin à travers les champs des possibles. Un petit format à glisser dans le sac de plage pour celles qui aiment se poser, penser et respirer.
Encore 25 étés, Stéphane Schäfer, 134P., Ed. Actes Sud
Tous les moments
Une femme, une rupture, un amour, une reconstruction. Oui, dit comme ça, c’est du vu et revu, de quoi faire fuir. Mais Anne Depetrini, ex-animatrice de télé et désormais autrice, nous embarque dans une introspection drôle, piquante et vraie. Ça parle d’émotions sans mièvrerie. À lire après une séparation, ou juste pour se reconnaître, à la lumière d’une nuit d’été, peinte par Edward Hopper.
Tous les moments, Anne Depetrini, 216P., Ed. Flammarion
L’Enigme Modigliani
Un polar arty qui file à 100 à l’heure entre Paris, Livourne et les coulisses du marché de l’art avec un tableau inconnu de Modigliani qui fait surface et qu’on s’apprête à mettre aux enchères, des faussaires et des meurtres. Eric Mercier, l’auteur du Secret de Van Gogh et de Panique à Drouot connaît bien son sujet et nous communique sa passion pour l’histoire de l’art sur fond de thriller. Un vrai page-turner intelligent qui nous rappelle que si le monde de l’art nous fascine, il attire aussi les convoitises de ceux qui ne s’intéressent qu’à son prix.
L’Enigme Modigliani, Eric Mercier, 306P., Ed. La Martinière Noir
La Mort de Bunny Munro
Bunny Munro, démarcheur en produits cosmétiques et séducteur patenté, embarque son fils dans une virée anglaise au lendemain du suicide de sa femme. Drôle, trash et profondément mélancolique, ce roman noir (on n’en attend pas moins de Nick Cave) explore la paternité, la chute et la violence ordinaire avec une plume aussi poétique que noire et cinglante. À lire cet été en mode transgressive, pour celles qui brillent sous le soleil sans peur des brûlures.
La Mort de Bunny Munro, Nick Cave, 336P., Ed.Flammarion.
Des oiseaux fabuleux dans un ciel victorien
Une Angleterre steampunk qui n’est pas sans rappeler certaines séries et films récents, des créatures étranges et une héroïne intrépide, voilà une épopée foisonnante où les conventions victoriennes sont à plumes et à vapeur. Indian Holton, auteure aussi néo-zélandaise que le réalisateur Peter Jackson, invente un univers magique et militant, où la féminité s’encanaille aux ailes d’un oiseau rare qui aurait été aperçu dans la Grande-Bretagne impériale de la fin du XIX° siècle. On s’évade dans un monde hors du temps et dans des lieux à faire rêver comme le Musée des oiseaux fabuleux. Idéal en vacances pour un grand roman d’aventure et de fantaisie.
Des oiseaux fabuleux dans un ciel victorien, India Holton, 415P., J’ai Lu.
Va & Viens
Vous tenez dans les mains le roman à la forme la plus originale paru depuis des lustres. Deux jeunes filles, Ani et Annamae, vivent en miroir leur propre histoire. Raison pour laquelle ce roman a deux couvertures différentes, sont rédigés tête-bêche et peuvent être lus indifféremment d’un côté ou de l’autre. Un roman délicat, entre conte moderne et émotions à fleur de mots, tout en douceur et profondeur. À lire au creux de l’été : une brise légère et mystérieuse pour les esprits vagabonds qui ne sont pas rebutés par l’effort car le livre et sa forme possèdent de nombreuses portes dérobées.
Va & Viens, Leah Hager Cohen, 384P., Ed. Actes Sud.
Le murmure des montagnes
Anne Kaufman capte la beauté sauvage des hauts plateaux de l’Himalaya et le murmure des souvenirs d’une trekkeuse tragiquement tombée dans un ravin, en attente des secours. L’auteure belge offre une fresque intime, presque chuchotée, qui mêle nature brute et introspection d’une femme en perdition. Parfait pour déconnecter, ce roman est un compagnon de silence. Installez-vous dehors, admirez les cîmes et écoutez les mots de cette version moderne et actuelle de la chute de Camus.
Le murmure des montagnes, Anne Kaufman, 340P., Ed. Academia.
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