Témoignage: Sabine a été entièrement dépouillée par son ex-mari

Sabine est responsable marketing et travaille pour une agence de relations publiques bien connue. Elle a dirigé plusieurs entreprises avec son mari, mais leur collaboration a vite pris fin lorsqu’elle a décidé de divorcer l’année dernière. Le début d’une période très compliquée...

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NAGER DANS LE LUXE

« J’étais avec mon amoureux d’enfance. Depuis plus de vingt ans, nous partagions nos joies et nos peines. Je suis une femme indépendante et j’aime avoir mes propres projets, mais quand son entreprise a commencé à décoller, j’ai voulu travailler avec lui. Je suis une bosseuse, mais j’aime aussi pouvoir déconnecter. Il en était incapable, c’était un vrai bourreau de travail, donc je n’avais jamais de répit non plus. Il me harcelait jour et nuit avec ses listes de choses à faire pour l’entreprise.  Il n’avait qu’un seul objectif : gagner le plus d’argent possible. Et j’étais complètement absorbée par ça.

Même en vacances, nous devions être actifs toute la journée. Il voulait planifier des activités à sensation forte, louer une voiture de course ou un quad, par exemple. Impossible pour lui de rester assis sur une plage pendant une demi-heure. Faire la grasse matinée? Hors de question, c’est pour les paresseux!

En moi, je bouillonnais. J’avais à peine le temps de profiter des petites choses de la vie. Même lire un livre; c’était encore une perte de temps, selon lui. Je devais toujours être occupée, soit avec lui, soit avec les enfants. Parfois, il me tenait éveillée pour me parler de ses soucis au travail. Alors que j’étais souvent morte de fatigue, car je combinais mon travail avec la garde de mes trois enfants. Il les regardait à peine. Si je n’étais pas là, la nounou devait s’occuper d’eux. Il pouvait par contre les couvrir de cadeaux. Ils ont maintenant 7, 9 et 12 ans, et tous les trois ont un iPad et les deux plus âgés ont un iPhone...

Nous vivions dans une maison spacieuse avec un jardin de 10 000 m2, une piscine avec pool house... tout le luxe possible. Je pouvais acheter tout ce que je voulais, sans jamais me soucier du prix. Dans le garage se trouvaient une Porsche, une Maserati et une Range Rover : si je devais aller quelque part, je n’avais que l’embarras du choix. Mais en réalité, j’avais un peu honte de tout ce luxe. Surtout quand les amis de mes enfants venaient jouer, je voyais le regard lourd de leurs parents... Je trouvais cela gênant, mais ça flattait tant l’ego de mon mari.

« J’étais sous une pression constante, je devais sans cesse performer. Et surtout : j’avais la sensation de ne plus pouvoir respirer. »

Il y a un an, j’ai eu 40 ans – appelez ça une sorte de crise de la quarantaine – et j’ai commencé à réfléchir sérieusement. Est-ce la vie que je veux pour les quarante prochaines années ? Il y avait tellement de choses que je voulais changer, et bien trop de différences entre nous. J’ai essayé de rester positive mais je me sentais de plus en plus dépérir. J’étais sous une pression constante, je devais sans cesse performer. Et surtout : j’avais la sensation de ne plus pouvoir respirer. Impossible d’en parler avec lui, cela finissant toujours en moqueries. J’étais de plus en plus malheureuse, au point de perdre beaucoup de poids rapidement.

Peu à peu, il est devenu clair pour moi que je devais le quitter, peu importe à quel point cela impacterait notre train de vie, à moi et mes trois enfants.

ÉCONOMISER POUR UN TRAMPOLINE

« Je suis partie il ​​y a neuf mois et il m’a tout pris : mon travail, ma maison, mes économies et ma voiture. Le lendemain de mon départ, toutes les serrures de notre maison ont été remplacées. Je ne pouvais même pas récupérer mes propres affaires. Il avait verrouillé mon ordinateur pour que je ne puisse pas travailler sur mes projets personnels. Je loue maintenant une maison à moi, mais je dois travailler dur pour cela. J’ai récupéré les meubles d’amis pour me meubler.

« Après tout, c’est l’essence de la vie : que vous puissiez encore rêver, qu’il y ait des choses auxquelles vous pouvez aspirer »

J’ai encore beaucoup de mal, il y a des jours où je pleure beaucoup, mais en même temps c’est un tel soulagement. Tout est soudain si simple : ma maison est plus petite, mais lumineuse et confortable. Notre ancienne maison était immense, mais quel enfer à entretenir... J’étais devenue esclave de mon propre luxe. J’en suis tellement plus consciente désormais. Je peux profiter des petites choses. Profiter d’une heure au soleil. Aller faire un jogging. Avec leur père, ils ont tout le luxe matériel possible, mais ici ils sont heureux de vivre dans un quartier simple où ils se sont fait plein d’amis.

Avec mon expérience, j’essaie aussi de leur apprendre quelle est la valeur de l’argent. Nous allons ensemble au marché aux puces, et je leur donne cinq euros chacun, qu’ils peuvent dépenser librement. J’économise maintenant pour un trampoline dans le jardin. Après tout, c’est l’essence de la vie : que vous puissiez encore rêver, qu’il y ait des choses auxquelles vous pouvez aspirer .

Avant, je vivais dans un petit monde étroit. Tout tournait autour de l’argent. Nos « amis » sont venus parce que nous avions une belle piscine, pas parce qu’ils se souciaient de nous. En temps de crise, vous apprenez à connaître vos amis: c’est cliché, mais c’est vrai. Une poignée d’amis proches et ma famille m’ont aidé à traverser cette épreuve, et je leur en suis extrêmement reconnaissante. Ils sont la seule chose qui compte vraiment dans la vie. »

Image cover (c) Getty Images

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