Témoignages: ils ont donné leur démission... et ne l’ont jamais regretté!

Tensions entre collègues, boss tyrannique, clients odieux... Parfois, le boulot devient notre petit enfer personnel et lui dire adieu, notre clé pour le paradis. Nos témoins en tout cas n’ont jamais regretté avoir donné leur démission. Envie de lire la première partie de cet article? Par ici!

Donner sa démission n’est plus un tabou. Le Belge hyper prudent — « Tu ne vas tout de même pas te lancer comme indépendant alors que tu as un CDI ?! » — laisse petit à petit la place à des employés ou freelances qui n’hésitent plus à lâcher leurs certitudes. La pandémie a certainement eu un effet de catalyseur en la matière. Les mois passés à la maison ont permis à plein de gens de faire le point sur leur carrière. Allons-nous vraiment faire ça jusqu’à la pension ? Le changement est parfois indispensable, mais jamais facile, car il fait toujours peur. Des lecteurs et lectrices de GAEL témoignent du changement radical dans leur carrière.

Ève*, 40 ans

« J’ai fait des études de communication et je rêvais d’un job dans l’univers des médias. Après mon stage, je suis restée dans une agence de pub qui ne cassait pas trois pattes à un canard, mais je me disais que c’était un bon début. Sauf que le patron était un mec détestable. Il était plutôt populaire, mais je me méfiais de sa jovialité qui sonnait faux. Et j’ai eu raison. Lors d’une fête à l’agence, tout à coup, je l’ai senti derrière moi. Il sentait l’alcool, a posé ses mains sur mes fesses et a murmuré que j’avais “un cul de compétition”. Le plus bizarre, c’est qu’il l’a fait ouvertement, comme si c’était normal de dire ça à une employée. Tout le monde s’est mis à rire bêtement, personne n’a osé le remettre à sa place. Pour moi, ça a été le signal : il était temps de continuer ma carrière ailleurs. »

« Il est temps que j’arrive à laisser cette histoire derrière moi. Sinon, je vais continuer à avoir des frissons dès que mes collègues actuelles se disent quelque chose en chuchotant. »

Alex*, 47 ans

« J’ai créé un concept store avec mon meilleur ami. Comme il apportait le plus de capital, c’est lui qui est devenu gérant. Les premières années étaient fantastiques, notre business avait du succès. Mais après un certain temps, j’ai remarqué des trucs bizarres dans la comptabilité. Quand je posais des questions, il éludait. Entre-temps, il avait emménagé dans une énorme villa avec sa femme et s’était offert une bagnole de dingue. Je sentais bien que ça ne pouvait que mal tourner, car notre boîte ne valait pas autant que ça. J’ai décidé de me retirer et de lui vendre mes parts. Il n’était pas d’accord et notre relation s’est détériorée, mais il a quand même accepté ma proposition. Juste à temps, car moins d’un an plus tard, l’entreprise a fait faillite. Financièrement je m’en suis bien sorti, mais notre amitié est fichue. »

Louise*, 36 ans

« Il est temps que j’arrive à laisser cette histoire derrière moi. Sinon, je vais continuer à avoir des frissons dès que mes collègues actuelles se disent quelque chose en chuchotant. Je travaillais dans un secteur qui ne faisait pas partie de mon domaine d’études, mais où j’avais progressé d’entreprise en entreprise. Le chef du service où je travaillais voulait réformer le département en profondeur et il me voyait à un poste important. Seul problème, la femme dont je devais reprendre progressivement les fonctions n’avait pas été informée de la situation. Elle allait bientôt prendre sa retraite, mais son comportement était pire chaque jour. Elle restait toujours la dernière pour pouvoir prévenir la direction de tout ce qui se passait au bureau, évidemment en exagérant ses prestations et en disant du mal de moi. Elle m’humiliait ouvertement devant tout le monde. Heureusement, j’avais Sarah et Julie, deux collègues avec qui je m’entendais bien. Du moins je le pensais.

« Pour moi, c’était clair : il fallait que je parte de là. Je n’avais plus rien à faire dans un environnement aussi toxique. »

En fait, j’avais une autre ennemie. Un jour, j’ai envoyé un e-mail à Sarah demandant si je pouvais clôturer tel dossier. Une minute plus tard, je recevais un e-mail envoyé à Julie, mais avec moi en copie : “Non mais regarde ce qu’elle me demande encore.” Elle s’est excusée, m’a dit que c’était à cause du stress, mais un mois plus tard, alors que Sarah était en vacances, j’ai eu accès à sa mailbox pour la première fois en trois ans. J’ai trouvé d’innombrables messages de Sarah à Julie : ma démarche, mes vêtements, ma façon de parler, tout était sujet à moqueries. Dans ses réponses, Julie essayait plutôt de la calmer, elle a toujours tenté de me défendre. J’en ai parlé à Julie, qui a été soulagée que la vérité éclate enfin ; elle n’avait jamais compris pourquoi Sarah avait une dent contre moi, mais n’osait rien dire. Mais pour moi, c’était clair : il fallait que je parte de là. Je n’avais plus rien à faire dans un environnement aussi toxique. »

Pierre*, 29 ans

« Après mes études, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai commencé à donner des cours d’histoire dans le secondaire. Je désirais réellement signifier quelque chose dans la vie de ces ados. Mais j’avais une vision bien trop romantique. En réalité, j’effectuais surtout beaucoup de corvées administratives et j’avais des postes dans plusieurs écoles différentes, donc aucune possibilité de créer un lien avec mes collègues. Et pour être honnête, je n’avais pas assez de patience avec les élèves. J’ai switché vers un bureau d’études du service public. »

Johanna*, 48 ans

« Après un changement de direction, j’ai tout à coup perdu le droit de travailler en 4/5. Après deux grossesses, j’avais à chaque fois pris un congé parental et cela faisait longtemps que je bossais à ce rythme-là. Quand mon congé parental s’est terminé, j’ai demandé officiellement un contrat 4/5, mais on me l’a refusé, alors que ça faisait sept ans que j’étais employée et que mes chiffres de vente augmentaient d’année en année. En fait, je travaillais et rapportais autant que mes collègues à temps plein. La tête haute, j’ai remis ma démission et j’ai commencé ailleurs : à la concurrence. Et en 4/5 ! »

*Les prénoms des témoins ont été modifiés.

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