Témoignage: “j’ai dû retourner vivre chez ma maman”
Avec la folie immobilière, quitter le nid parental est parfois difficile. Si tout le monde est heureux de profiter de l’autre un peu plus longtemps, il faut aussi réussir à cohabiter entre… adultes ! Le témoignage de Ninke qui a dû revenir habiter chez sa maman après avoir vécu un an dans son propre appartement.
Après un an dans son propre appartement, Ninke (23 ans) a dû revenir vivre chez sa maman Wendy (49 ans). Et cette dernière n’a plus envie de la laisser partir !
Le témoignage de Ninke
Ninke « Avec mon copain de l’époque, nous avions un peu sous-estimé le prix des choses. Avec la location d’un appartement, impossible de mettre un euro de côté. Quand ma voiture a rendu l’âme, ça a commencé à être très juste. À la fin du mois, je n’achetais que des produits premier prix et au bar, je me refusais le vodka-Red Bull, trop cher. Ce n’est pas la vie qu’on souhaite quand on est jeune. Et la présence d’une maman me manquait. Vivre seule, c’est sympa, mais après une journée de boulot, on ne peut pas juste s’affaler dans le canapé. Combien de fois j’ai oublié de sortir les poubelles !
Il y a trois ans, quand mon copain et moi sommes venus vivre chez maman, j’ai décidé dès le début que je ne me comporterais pas comme une enfant. Celle qui rentre la première fait les courses et prépare le repas. Mon couple s’est terminé, mais je suis restée chez maman. Bon, je n’avais pas le choix, mais ça m’allait très bien. Je suis aussi libre ici que quand je vivais avec mon ex. On s’entend à merveille. À part une année d’adolescence où je n’arrêtais pas de me chamailler avec elle, nous ne nous sommes jamais disputées. Nous pensons et nous nous habillons pareil. Encore un grand atout : mon dressing a doublé de volume sans rien dépenser !
À part une année d’adolescence où je n’arrêtais pas de me chamailler avec elle, nous ne nous sommes jamais disputées. Nous pensons et nous nous habillons pareil.
Quand je vois des filles de mon âge sur Insta qui vivent chez elles, en cohabition ou même qui sont enceintes, je me dis : « Aïe, j’ai pris du retard… » Heureusement, ça me passe vite, car je me plais vraiment bien ici. Mon nouveau copain est aux études, donc le check-out n’est pas pour tout de suite. Et je suis sûre que maman ne trouvera aucune autre habitation assez bien pour moi. Peut-être que ce sera notre première dispute ? »
Le témoignage de Wendy, sa maman
Wendy « Ninke savait que je souffrais du syndrome du nid vide. Donc quand elle m’a demandé si elle pouvait réemménager, j’ai dit oui sans hésiter ! Ce qui me stressait un peu, c’était qu’il y avait son copain de l’époque dans le package. Je voulais que nos accords soient bien clairs, aussi bien à propos de l’argent que du ménage. Et de la salle de bain (rires) ! Ce garçon ne voulait sûrement pas s’y retrouver nez à nez avec moi, et inversement. Donc nous avons fait un tableau et personne n’a jamais dû tambouriner à la porte pour prendre sa douche.
De mon côté, je sortais d’une période sombre. À peine divorcée, les deux enfants qui partaient et je n’arrivais pas à trouver un logement.
De mon côté, je sortais d’une période sombre. À peine divorcée, les deux enfants qui partaient et je n’arrivais pas à trouver un logement. Le marché immobilier est un enfer. J’enchaînais les visites, mais on donnait toujours la priorité aux couples. Je ne comprends que trop bien les frustrations des jeunes. Finalement, j’ai eu l’immense chance de pouvoir racheter le premier logement acheté avec mon ex. C’était la première étape pour remonter la pente. En revenant vivre à la maison, Ninke m’a aidée à m’en sortir tout à fait.
Je ne dois plus materner ma fille. Elle est adulte et elle fait sa part. Nous sommes plutôt des copines qui cohabitent. Nous devons planifier de passer du temps toutes les deux, parce que nos vies sociales respectives sont bien remplies. Une soirée télé, ses amis qui passent à la maison ou une balade avec nos chiens... Ces moments conviviaux me manqueraient, donc pour moi, elle peut rester encore plusieurs années. Nous plaisantons parfois à propos d’une maison-kangourou. Je ne la laisserai plus repartir si facilement ! »
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