Le meilleur échec de Corinne Boulangier

Chaque vie est faite de réussites, mais aussi de petits et grands échecs. Corinne Boulangier, directrice de La Première, se confie sur celui qui l’a aidée à grandir.

Des premiers pas au premier job, notre vie est jalonnée d’une foule de petites et grandes réussites. S’il est légitime de savourer ses succès, on aurait tort d’oublier que chacun d’entre eux s’appuie souvent sur un monticule de tentatives moins fructueuses, des «ratés» tout à fait normaux mais qu’on a tendance à vouloir faire disparaître sous le tapis. Pourtant, ils constituent le fondement de notre apprentissage. Et si réussir passait d’abord par apprendre à accueillir ses échecs? Corinne Boulangier, 43 ans, directrice de La Première (RTBF), se confie sur son meilleur échec.

« Plus j’avançais, plus je me rendais compte que le milieu du théâtre et moi, ça faisaIT DEUX. »

«Adolescente, je n’avais qu’un rêve, presque une idée fixe: devenir comédienne. Après une licence en philologie romane, je suis entrée à l’IAD pour y entamer des études de théâtre. J’avais 22 ans et l’impression que, enfin, j’allais me réaliser! Mais plus j’avançais, plus je me rendais compte que le milieu du théâtre et moi, ça faisait deux: je n’y trouvais pas cette nourriture spirituelle que j’avais tant fantasmée. J’ai eu beau me battre, l’échec m’a rattrapée en troisième année. Cela a été une claque terrible, qui m’a fait sombrer dans la dépression. Je suis restée 3 mois en stand-by, anéantie par la désillusion. J’ai tout de même terminé mes études, mais j’avais l’impression que tous mes projets d’avenir s’étaient envolés. Parallèlement à mes études, je faisais des petits boulots, et c’est ainsi que je suis entrée à la RTBF, pour un petit job sur un programme de divertissement. Tout s’y passait bien, on
 me confiait de plus en plus de travail, mais j’avais toujours considéré cette voie comme purement alimentaire. »

la carrière de journaliste m’offrait une possibilité de travailler pour la culture, mais de façon opérative

« Ma remise en question m’a fait voir les choses autrement. Je me suis appliquée à mieux découvrir l’univers des médias et, à ma grande surprise, je m’y suis plu. Là où le monde du théâtre m’avait semblé très détaché des contingences pragmatiques et sociales, la carrière de journaliste m’offrait une possibilité de travailler pour la culture, mais de façon opérative, en interrogeant la société sur ses besoins et ses envies. J’ai alors compris que mon rêve de comédienne n’était finalement pas un objectif, mais une concrétisation du travail culturel auquel j’aspirais. Mon objectif réel, lui, était finalement bien plus large. Parfois, les situations semblent inextricables, mais mon métier m’a appris qu’elles ne le sont jamais vraiment. On se croit souvent face à un mur, alors qu’avec un peu de recul, ce mur, si haut soit-il, n’est qu’un jalon sur un parcours bien plus large. Rien n’est jamais constant ni définitif, succès comme échecs. Il faut apprendre à savourer les victoires, si petites soient-elles, s’autoriser un sentiment de saine fierté. Ce sont ces moments-là qui constituent nos réserves d’énergie pour se relever en cas de coup dur.»

À découvrir aussi: les confidences de France Maydenn et Anne-Sophie Kersten, rédactrice en chef de GAEL, dans le numéro du mois de septembre, disponible en librairie!

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