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Kama muta : cette émotion intense et universelle encore méconnue

Nous l’éprouvons tous, sans en connaître le nom. Considérée comme l’émotion la plus puissante qui soit, le kama muta reste pourtant encore bien trop confidentiel. Découverte de cet élan d’amour profond qui nous laisse à fleur de peau. Par Barbara Wesoly.

Connaissez-vous le kama muta ? Alors que le bien-être, le sentiment d’accomplissement personnel et la psychologie humaine n’ont jamais été aussi centraux qu’aujourd’hui dans notre société, nous continuons pourtant de découvrir ou renouer avec des émotions depuis longtemps oubliées. C’est le cas du kama muta, un terme issu du sanskrit, se définissant en anglais par les mots : « moved by love », que l’on pourrait traduire comme « emporté par l’amour ».

Le kama muta, une émotion fréquente

Un concept aussi doux que fréquent, que nous ne nommons pas mais expérimentons tous. Celui des larmes qui coulent dans les moments forts, même s’ils ne nous impactent pas directement, comme en assistant à un mariage ou à un moment de tendresse ou même face au happy end d’un film d’animation. Ces frissons ressentis lors d’un concert où soudain l’émotion nous gagne en même temps que les 10.000 autres spectateurs. Ou encore ce soudain cœur brisé en apprenant la tragédie qui touche des inconnus à l’autre bout du monde.

Un élan du corps et du cœur

Un moment bref, intense, d’une sincérité brute, étudié depuis dix ans par l’anthropologue et psychologue américain Alan Fiske, sa collègue anis Zickfeld et leur équipe, au sein de l’Université de Californie. Et qu’ils en sont venus à identifier, comme ils l’expliquaient à The Gardian, sous la forme d’un « bref élan du cœur, ne durant parfois que trente secondes à une minute, nous encourageant à prendre soin des autres, mais dont la motivation perdure ensuite longtemps ». Physiquement, le kama muta entraine également une agréable sensation de chaleur au centre de la poitrine, des yeux humides ou des larmes, des frissons, un sentiment de légèreté, d’exaltation et un optimisme soudain.

Des principes très proches de ceux de l’empathie et de la bienveillance, mais encore renforcés par un sentiment d’appartenance.

Des principes très proches de ceux de l’empathie et de la bienveillance, mais encore renforcés par un sentiment d’appartenance. Non pas construit sur une nationalité, une vision religieuse ou une communauté géographique, mais sur notre capacité commune à éprouver, à vibrer au diapason d’anonymes que nous ne rencontrerons peut-être jamais. Celle que l’on retrouve dans les élans spontanés d’entraides lors de grandes catastrophes, dans les communions des foules lors de commémorations, dans notre besoin de sauver un animal abandonné. Et si le kama muta, était finalement la définition même de ce qui, au-delà de nos différences, nous unit par une même humanité ?

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