Attentats: gérer ses angoisses

Neuf points-clés proposés par le Dr Serge Gozlan, spécialiste dans les troubles de l'anxiété et du stress.

Comment gérer l'anxiété qui nous habite au lendemain des terribles événements survenus à l'aéroport et dans le métro bruxellois? Le psychiatre belge Dr Serge Gozlan, spécialiste dans les troubles de l'anxiété et du stress, nous donne une réponse en neuf points-clés
  • Ne pas nier sa peur. On sait désormais que le danger est réel et concerne chacun d'entre nous, quel que soit son profil. La peur est légitime. Mieux vaut l'accepter, sans qu'elle nous paralyse pour autant. Elle ne doit pas nous empêcher de continuer à vivre.
  • Partager ses émotions et son ressenti avec les autres. Parler de ce qui se passe, communiquer, appeler ses proches, ces réactions permettent de diminuer le niveau de stress. 
  • Se montrer solidaire: soutenir les victimes, manifester des gestes d'empathie... aident à rompre l'isolement et à se sentir appartenir à une communauté.
  • Eviter de suivre l'actualité en boucle, ou de s'enfermer dans sa bulle. Se tenir informé pour être en phase avec la réalité, sans pour autant s'immerger dans le trop-plein d'informations, anxiogène. 
  • Respecter les consignes données par les autorités et coopérer lorsque des mesures de sécurité sont mises en place. Une fouille de sac, un contrôle d'identité... ne nous visent pas personnellement mais assurent la sécurité de tous, y compris la nôtre.
  • En cas de menace sur des lieux fréquentés, choisir une sortie alternative: une balade dans la nature, en forêt... La pratique d'une activité physique a un effet apaisant, tout comme la musique ou la relaxation. 
  • Accepter d'être plus vigilant, sans tomber pour autant dans la méfiance accrue et dans l'amalgame. A cet égard, les témoignages de citoyens arabo-musulmans eux aussi victimes des attaques ou les discours modérés d'autorités musulmanes nous prouvent que l'amalgame n'a pas lieu d'être. Répondre à la peur par une agressivité défensive n'est pas la bonne attitude. 
  • Ne pas se limiter aux faits, s'intéresser aux analyses effectuées par des médias sérieux et fiables.
  • Répondre sans mentir mais avec tact aux questions des enfants, en s'adaptant à leur âge. Leur cacher la réalité ne fait qu'augmenter leur anxiété, nier la peur les oblige à la refouler. Reconnaître les émotions qui nous habitent mais les rassurer: papa, maman, la famille... sont là pour les protéger.
Se sentir mal, c'est normal
L'avis de Marina Blanchart, psychologue et spécialiste en thérapie brève: 
"Avec une telle actualité, il est normal de se sentir plutôt mal: certains réagissent par la colère, d'autres par la peur et d'autres encore par la tristesse... Ca dépend de notre vision du monde. Il n'est pas nécessaire de consulter un psy ou d'y envoyer ses enfants d'emblée... Donnons-nous le temps de digérer les événements et laissons nos propres ressources agir. En intervenant directement, on ne leur permet pas de se développer. Ensuite seulement, si nous ne parvenons pas à dépasser le choc, il peut être utile de consulter."
 
Véronique Isaac Castiau 

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